- guette
-
• 1676; p.-ê. prononc. pop. de guêtre♦ Menuis. Demi-croix de Saint-André, posée en contrefiche dans une charpente.I.⇒GUETTE1, subst. fém.A. — Vx ou région. (Provence). Action de guetter. Chien de bonne guette. Ne craignez pas d'être surpris; j'ai posté moi-même des loups qui feront bonne guette (MÉRIMÉE, Jacquerie, 1828, p. 147). La branche craque. Il voit bien; sa guette le rend tout tremblant (GIONO, Regain, 1930, p. 119) :• Ils se méfient. Même Alibert, tout à coup, paraît suspect; et je sais que, la nuit, ils se lèvent à tour de rôle, pour faire une guette sous leurs arbres. Jean Alibert les a vus, en rentrant de la fête.BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 56.B. — HIST. DU MOY. ÂGE1. Guetteur, sentinelle. Avoir toute suprématie sur (...) le concierge et guette du Châtelet (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 227).2. Tour, tourelle d'un château fort où veillait le guetteur. Synon. échauguette. Sur la tour la plus élevée, celle qu'on appelait la guette, il y avait une cloche que l'on sonnait en cas d'alarme (MÉRIMÉE, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 248). L'enceinte lombarde du Kremlin détachait ses créneaux à deux cornes, ses guettes, ses tours, au bas de riantes casernes (MORAND, Eur. gal., 1925, p. 110).3. Trompette ou clairon dont on sonnait pour donner l'alarme ou prévenir le guet; p. méton. la sonnerie elle-même. Or, l'arquebusier revenant ce soir-là comme de coutume, trouva la porte close (...). Cela l'étonna beaucoup, la guette n'étant pas sonnée au Châtelet (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 208).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1135 guaite [le genre est mal déterminé] « sentinelle, homme qui fait le guet » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1642); b) ca 1170 guaite subst. fém. « id. » (Rois, éd. E. R. Curtius, 82, 34); 2. a) 4e quart XIIIe s. waites « vigilance » (Gloss. Douai, 976 ds ROQUES); b) 1551 chien de bonne guette (COTEREAU, trad. de Columelle, VII, 12 ds HUG.). De l'a. b. frq. wahta « le guet » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. wahta « id. », l'all. Wacht « la garde » et la forme latinisée wacta (attesté dans le Capitulare de villis, ca 800). Bbg. Archit. 1972, p. 170, 213.
II.⇒GUETTE2, GUÈTE, subst. fém.Demi-croix de Saint-André posée en contre-fiche dans une charpente. (Dict. XIXe et XXe s.).Prononc. et Orth. : []. Orth. guette ds GATTEL 1841 (qui renvoie à guêtre), BESCH. 1845 et LITTRÉ. Les 2 graph. ds DG (qui préfère guète), ROB. et Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1676 guette « pièce de charpenterie » (FÉLIBIEN, p. 614). Sans doute prononc. pop. de guêtre, à en juger par le dér. guettron (1676, ibid.).
1. guette ou guète [gɛt] n. f.ÉTYM. XIIIe; guaite, v. 1130; gueite, fin XIIe; déverbal de guetter.❖1 Vx ou régional. Action de guetter. ⇒ Guet, surveillance.1 La branche craque. Il voit bien; sa guette le rend tout tremblant.J. Giono, Regain, I, IV.2 Vx. Guetteur. ⇒ Sentinelle.3 (Attesté déb. XVIe). Au moyen âge, Tour d'où une sentinelle guettait un ennemi éventuel. — Vx ou régional. Lieu d'où l'on guette.2 Quelques jours après, de sa guette dans les herbes, il vit un voilier amarré devant le port.J. Giono, Naissance de l'Odyssée, p. 24.4 (XVIe). Trompette dont on sonnait pour réunir le guet (2.); la sonnerie.❖HOM. 2. Guette; formes du v. guetter.————————2. guette ou guète [gɛt] n. f.ÉTYM. 1676; p.-ê. prononc. pop. de guêtre.❖♦ Techn. (menuis.). Demi-croix de Saint-André, posée en contre-fiche dans une charpente. || Assembler, poser une guette.❖HOM. 1. Guette, formes du v. guetter.
Encyclopédie Universelle. 2012.